Ecrit pour le culte au choeur de l’Eglise Française de Berne, Jeudi Saint 2011
Lecture, Marc 14, 32-36
Ils allèrent ensuite dans un lieu nommé Gethsémané, et Jésus dit à ses disciples : Asseyez-vous ici pendant que je prierai. Il prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, et il commença à être saisi
d’effroi et d’angoisse. Il leur dit : Mon âme est triste jusqu’à la mort ; restez ici et veillez. Puis il s’avança un peu, se jeta contre terre et pria que, s’il était possible, cette heure
s’éloigne de lui. Il disait : Abba, Père, toutes choses te sont possibles, éloigne de moi cette coupe. Toutefois non pas ce que je veux, mais ce que tu veux.
Méditation
Cette coupe, elle ne sera pas éloignée.
Je crois, Jésus, que tu avais prévu cela depuis le début de ta mission. De tout ton être tu as cherché les moyens pour délivrer ton peuple de sa souffrance. Lorsque le diable t’a offert un moyen
apparemment parfait - le pouvoir de tous les royaumes du monde - tu as vraiment été tenté. Mais tu as réfléchi et reconnu que le royaume de Dieu ne peut jamais être octroyé aux êtres humains,
créés à l’image de Dieu et donc destinés à la liberté. Tu te serais prosterné devant le diable si tu avais accepté. Sans richesse ni pouvoir tu as commencé ta mission.
Depuis un moment maintenant, après à peine trois années de cheminement, tu as compris que le temps est venu. Les foules ont commencé à voir en toi le Messie qu’elles attendaient avec impatience
pour les délivrer du joug de l’empire romain.
Tu es entré à Jérusalem le premier jour de cette semaine, montant non pas un cheval digne d’un roi, mais un ânon digne de toi, fils de l’homme. Tu sais depuis longtemps que tu n’accompliras pas
les attentes de ceux qui te célébrent. Ils seront déçus, ils t’abandonneront et te trahiront, même tes proches.
Je te vois en train de supplier ton père : « Abba, toutes choses te sont possibles. » Tu pourrais fuir ou te cacher. Mais tu sais que cela permettrait à un usurpateur de faire en ton nom ce que
le peuple attend de son Messie. Tu n’as pas le choix.
Tu feras la volonté de ton père. Tu seras crucifié, et les mêmes foules qui étaient venu te célébrer se moqueront de toi. Ta mort traumatisera ton peuple et toute l’humanité pour des sciècles à
venir.
Mais tu nous enverras, à Pentecôte, l’Esprit Saint pour nous consoler et pour attiser et nourir la flamme de notre désir de continuer ta mission - d’un désir ardent de tout faire pour que le
Royaume de Dieu puisse se manifester de plus en plus ici sur la terre, dans nos lois, dans nos transactions économiques, dans toutes nos relations et toutes nos activités.
Dans ce monde de César, nous sommes obligés d’exercer un pouvoir humain pour contenir le mal. Mais le Royaume de Dieu est fondé sur l’amour, la liberté, la confiance, la compréhension et la
ferme volonté de chacune et de chacun de faire la volonté de Dieu.