Ne pas se faire un image de l'autre

Dans la bible, pour faire l'amour, il se dit "connaître": "L'homme connut Eve sa femme...".

Serait-il qu’ on peut faire l'amour, dans le vrai et profond sens du mot, seulement quand on est prêts,de connaître l'autre comme il est? Quand l’homme et la femme, tous les deux, se sentent acceptés comme ils sont, à ce moment juste, et se reconnaîssent l’un en l'autre comme dans un miroir pur?

"Comme il est, comme elle est": C'est comme un lac ou un étang - à la surface, il y a toujours du mouvement, des petites vagues ou même des immenses vagues, des jeux de lumière, des feuilles, des bouts de bois .... de plus on va au fond, de plus c'est calme, et on y trouve parfois des trésors encore pas relevés. "Connaître", cela voeut dire pour moi, que je vois le tout - ce qui bouge à la surface, et ce qui est le core de la personalité, et tout le potentiel qui est là, mais ne peut être vécu, ou pas encore. Toutes les blessures aussi, qui ne sont pas guéris. Voir et accepter tout cela, sans juger. Alors, l'amour peut devenir comme la pluie, qui guérit les crevasse de la terre assechée, qui permet la semence à pousser.

Mais dès qu'on commence à croire qu'on connaît déjà l'autre, on se fait un image de l'autre, le miroir pur devient comme ces miroirs qui étaient les seuls permis aux religieuses, avec l'image d'une sainte ou d’un saint peint dessus: L'autre voit un étranger lui regarder dans les yeux au lieu de soi-même.

Et souvent on se contente pas de se faire un image, mais au même temps on juge cet image qu'on se fait, on exprime, qu'on aimerait mieux cet image, s'il était un peu plus comme-ci, un peu moins comme-ça. Alors cela, c'est une double ou triple blessure pour l'autre: Ne se pas retrouver dans le miroir de l'autre, être jugé déjà - est être jugé en plus pas à son propre mérite, mais au mérite d'un image préconçu.